Dans la lucarne : Les 3 jours du condor

Publié le par Audie

condor_affiche.jpgIl est des réalisateurs dont on regrette la disparition à chaque fois que l'on revoit un de leurs films. C'est le cas avec Sydney Pollack et son excellent "les 3 jours du condor", thriller haletant diffusé sur Arte dimanche dernier.

Le pitch : Un petit fonctionnaire de la CIA met à jour - par le plus grand des hasards et en toute innocence - un réseau espion au sein même de l'organisation pour laquelle il travaille. Il devient ainsi une cible à abattre, après que son unité ait été entièrement décimée.

En dehors du fait que le propos du film soit totalement flippant (un docu assez effrayant sur la NSA faisait d'ailleurs suite à sa diffusion), Sydney Pollack a sûrement signé avec les 3 jours du condor l'une de ses meilleures oeuvres. Le film est brillant, froid, cynique, et parfaitement écrit et mis en scène.

L'originalité de ce thriller repose sur sa concentration, non pas sur la CIA en tant que telle, mais sur la dualité des hommes qui la composent. Calculateurs, froids, parfois cruels, ils jouent à déplacer les hommes sous leurs ordres comme s'il s'agissait de vulgaires pions, quitte à les supprimer s'ils deviennent un tant soit peu gênants.
Et quelle meilleure victime qu'un fonctionnaire sans histoire, l'archétype même du anti-héros qui se retrouve traqué par des hommes dont il ignore tout, depuis le nom jusqu'à la morale ? Robert Redford campe ce pauvre diable avec une justesse touchante, parvenant aisément à traduire le trouble, l'inquiétude, puis le sentiment d'indignation dans lequel cette fuite le plonge. Tout d'un coup, son univers devient manipulation et machination, et il doit en apprendre promptement les règles pour ne pas tomber sous les balles de l'ennemi.
L'un d'entre eux prend les traits du toujours parfait Max von Sydow, qui applique avec brio le principe du : less is more. Avec un jeu très épuré, il arrive à être tout bonnement effrayant.

Et c'est dans une atmosphère oppressante que les rapports de force entre Redford et ses supérieurs évolue jusqu'à connaître un renversement pour le moins déroutant et une fin inquiétante...

Un très très bon polar.

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Publié dans Coup de coeur...

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