La critique ciné : The Box

Publié le par Audie

thebox_affiche.jpgThe Box (The Box)

Réalisé par Richard Kelly

Dans les salles depuis le 4 novembre (il n'y est probablement plus d'ailleurs...)

Le pitch : Norma et son époux mènent une vie paisible dans une petite ville des Etats-Unis jusqu'au jour où une mystérieuse boîte est déposée devant leur domicile. Quelques jours plus tard, se présente l'énigmatique Arlington Steward qui leur révèle qu'en appuyant sur le bouton rouge de la boîte, ils recevraient 1 000 000 $, mais cela entraînerait la mort d'un inconnu...

Voilà ce qui s'appelle un bel ovni cinématographique. Adoré par certains, détesté par (beaucoup) d'autres, The Box est typiquement le genre de film qui ne laisse pas indifférent. Incompréhensible d'après quelques-unes des critiques parues ici et là et définitivement incompris, il a d'ailleurs été malmené par le box-office aux Etats-Unis comme dans le monde. Le travail de Kelly étant pourtant (quasi) universellement salué, il est intéressant de s'interroger sur le pourquoi d'un tel accueil.

Le tandem Diaz/Marsden
C'est un couple relativement étrange qu'a construit Kelly dans son film, Cameron Diaz et James Marsden étant aussi éloignés l'un de l'autre que peuvent l'être un phacochère et un panda (pas que je compare l'un ou l'autre à l'un de ces animaux, s'entend. C'est juste qu'ils n'ont vraiment mais alors vraiment rien à voir). Avec son air d'éternel adolescent (alors qu'il approche lentement mais sûrement de la quarantaine, le bougre), James Marsden ressemble à tout sauf à un mari. Et encore moins un mari à même de passer la bague au doigt d'une femme comme Cameron Diaz.
Pourtant, si on a un peu de mal à croire à leur couple au début, force est de constater qu'il se construit et se solidifie à mesure que le film se déroule. Et la performance de Marsden est d'ailleurs absolument remarquable, tant il gagne en épaisseur dans ce rôle de mari et de père aimant, soutenant sa femme contre vents et marées et apprenant auprès d'elle la dure leçon de l'altruisme.

L'histoire en elle-même
Bien qu'intéressante en elle-même, elle est assez étrangement contée. Peut-être la faute à une omniprésence de symboles qui peuvent être déroutants, et qui donnent l'impression de saucissonner l'intrigue. L'apparition de Franck (Half-Face) Langella est aussi inexplicable qu'impromptue et son rôle dans l'histoire est parfois un peu confus. L'intégration d'éléments surnaturels un peu abscons (la scène de la bibliothèque par exemple) sont égalements déroutants, bloquant la compréhension (partiellement nourrie par notre imaginaire) que l'on peut avoir du film. Le principal souci se situe peut-être à ce niveau là, d'ailleurs : on est tellement pris par la main que la contribution du spectateur se réduit à son strict minimum, au point que l'on n'a presque plus envie de fournir d'efforts. Et c'est dommage, parce que la réflexion que le film entraine est d'autant plus intéressante que le couple Diaz/Marsden est gentillet et sans histoire (en opposition à un couple avide et gourmand qui aurait "mérité" tous les déboires traversés).

Les décors / Les scènes / Les plans
Trop de zèle peut nuire, et parfois, les décors du film pèchent par excès de zèle. La déco de la maison en devient ainsi oppressante tant les détails 70's sont poussés à l'extrême (murs et banquette arborant les mêmes horribles motifs!), à moins qu'il s'agisse encore là d'un moyen de symboliser ces "boites" successives dans lesquelles on vit tous et qui nous enferment (maison, voiture, esprit, comme l'explique le personnage de Langella dans le film).
La lumière, elle est assez... étrange (pardonnez mon inculture, je ne m'y connais absolument pas dans ce domaine). Elle ressemble presque à ce halo qui entoure les fantômes. Cela donne pour sûr une atmosphère un peu inconfortable au film, mais l'histoire en elle-même étant relativement tordue, je me demande ce que ça aurait donné avec une lumière plus naturelle.
Quant aux plans, ils se suivent plutôt bien pour la plupart et sont compréhensibles même par les non-initiés, sauf quand surviennent ces épisodes hautement symboliques qui sont juste insaisissables sans décryptage.

Mon avis : Et bien, je n'en ai toujours pas. J'hésite entre "mi-figue mi-raisin" et "pas mal du tout".
Mais je pense surtout qu'il méritait une bien meilleure presse que celle qu'il a reçue!


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Publié dans La Critique Ciné...

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V
<br /> J'ai adoré. Très SF, très respectueux du genre et aussi très obscur. Seules les motivations des personnages échappent parfois à la compréhension et certains dialogues sonnent faux.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Moi, je ne sais toujours pas ce que j'en pense. J'oscille quelque part entre le côté parfaitement linéaire du récit (c'est dingue comme il se tient!) et quelques scènes qui semblent sorties tout<br /> droit de nulle part.<br /> Comme si Kelly nous prenait par la main pour nous guider pile poil où il voulait nous emmener avant de nous faire foncer droit dans un mur. Quant à la fin, on est d'accord (je viens de lire ta<br /> critique), elle est un peu décevante. Ceci dit, je pense comme toi qu'il s'agit d'un film très audacieux et c'est dommage qu'il n'ait pas plus marqué notre fin d'année.<br /> <br /> <br /> <br />